Un cadavre inconnu

[philipos]

Le 2, Tozoztontli

1er rapport d'analyse du cadavre inconnu de la DMZ 175222.

Un sentiment de tristesse m'envahit tandis que je regarde ce cadavre recroquevillé sur la froide table de notre infirmerie. Qui est il et d'où vient il ? qui l'a tué et pourquoi ? Tant de questions et si peu d'éléments de réponses. Il va falloir que je me débrouille avec ce corps enveloppé de sa cuirasse et scaphandre ainsi que des documents illisibles et brulés par le froid.

Brulés par le froid.... oui, c'est peut être une solution pensais-je en allant allumer le scanner. En scannant le cadavre ainsi que les documents, je devrais avoir des images en négatif qui me permettront pet être de voir des choses invisibles à l'oeil nu sous un spectre de lumière normale.

Je disposais avec précautions le corps sur le plateau du scanner puis enclenchais le ballayage qui produisit son bourdonnement habituel. a la fin, la voix métalique de l'auto-diag me dit, sans surprise pour moi, "Sujet décédé. Aucun signe vitaux." *Sans blague...* pensais-je. Je redéposais le corps sur la table d'examens puis, munis de pinces fines, je pris les documents fragiles posés entre deux plaquettes de plexyglas utilisées pour les garder à plat et pouvoir les retourner sans risque, et les posais à leur tour dans le scanner. Bourdonnement, voix m'annonçant sans faiblir que le sujet était décédé aussi, ce qui m'arracha un sourire crispé.

Voilà, ca c'était fait, je pourrais étudier les images un peu plus tard. J'étais debout les bras ballants devant cette pauvre forme torturée, ne sachant pas trop par quel bout commencer.
Globalement, on voyait clairement la violence du choc thermique que cette personne avait reçue. Le froid avait brulé toute les lanieres de cuir faisant partie de l'attache de la cuirasse au scaphandre. je ne reconnaissais d'ailleurs pas le type de cuirasse utilisée. Je commençais donc mon examen par le heaume.

"La visière est noircie et m'empêche de voir quoi que ce soit à travers. Elle présente un aspect presque poreux. L'articulation au niveau de cou ne fonctionne plus si j'en crois ce chevauchement de metal.
Je cintinue l'inspection en descendant et plus particuliérement sur les épaules. Je cherche un signe distinctif et je crois justement voir une sorte d'insigne. Un léger coup de brosse ancienne devrait m'aider à mieux voir. Je distingue en effet quelque chose. Espérons que l'image négatif du scanner sera plus nette."

[philipos]

Hier, et comme à chaque jour du Vautour, j'avais utilisé une des épines d'agave dans la quiétude de notre temple.
Voilà plus d'un an que je faisais régulièrement couler mon eau précieuse pour les Grands Anciens ainsi que pour nourrir mon nahual.

Cette fois ma libation fut suivie d'une bénédiction de notre adepte, c'est donc plein de ferveur que j'allais me coucher.

Je ne l'avais pas revu depuis Chicomoztoc, mais il était bien là, le hibou de mes rêves, le probable avatar de mon nahual.
Je "rêvais" que j'étais dans l'infirmerie syndicale, devant la table d'examens sur laquelle reposait le cadavre inconnu ramené du désert profond. Le hibou était posé non loin de là sur le dossier d'une chaise.
D'un simple bond il arriva sur la table et sautilla prés du corps recroquevillé et des documents serrés entre leurs deux plaques de plexiglas qui les protégeaient.

A cet instant une lumière commença à irradier de la table, devenant de plus en plus forte jusqu'à devenir éclatante.
je me réveillais ainsi, serein et détendu, persuadé que la visite de mon nahual était un signe et qu'il me faisait comprendre que l'étude de ce que j'avais rapporté était en bonne voie et que la vérité en jaillirait, nous apportant la lumière de la connaissance.

C'est d'un pas léger que je retournais à l'infirmerie.




*Suite de l'examen du cadavre inconnu de la DMZ 175222 et des documents attenants*

Je me rends bien compte qu'il me sera plus simple d'essayer de retirer la cuirasse avant de pousser plus loin mon investigation.
Etant au poste de magasinier du syndicat, je suis certainement le plus même de mener l'opération à bien.

Je m'équipe donc en conséquence et commence à rechercher les points de jonctions et attaches de ladite cuirasse. Heureusement que cela fait longtemps que je ne suis plus un têtard en artisanat non plus et que j'ai des connaissances dans le domaine sinon j'aurais probablement manqué certains points difficilement discernables.

En effet, sous l'action de la Mort Froide, la cuirasse et une partie du scaphandre se sont agglomérées par endroit. Seule l'irrégularité de ces zones permet de comprendre qu'il ne s'agit pas de soudures originelles.
Munis de petits outils adéquats provenant de l'atelier et de ma servante, je m'escrime sur ce travail minutieux, grattant par endroit, découpant ou dévissant à d'autres.
je me sens l'âme d'un archéologue travaillant sur une momie précolombienne, retirant centimètre par centimètre la couche de textile qui la recouvre.

La sueur coule sur mon front, venant parfois me piquer les yeux et brouiller ma vue. je dois rester concentré sur mes gestes, ne tenant pas à casser quoi que ce soit par maladresse.
Au bout de plusieurs heures je parviens enfin à désolidariser la cuirasse du reste.

Je suis donc avec une cuirasse, un corps encore dans son scaphandre que je ne suis pas sur de pouvoir retirer sans attenter à l'intégrité du corps, des documents partiellement détruits et des images en négatif provenant du scanner.

Avec tout cela je devrais bien voir si l'insigne repéré représente un crâne dans un engrenage ou s'il s'agit d'autre chose. Comprendre qui était cette personne et à quel groupe elle appartenait est primordial pour la suite.

[philipos]

*Suite et fin 1ere phase d'examens du cadavre inconnu*

Maintenant que j'avais retiré la cuirasse après avoir passé le corps et les documents au scanner pour en avoir des images en négatif, je filmais le tout sous toutes les coutures. Une fois terminé, je numérisais tout ce que j'avais pu rassembler au cours de ces examens afin de pouvoir éventuellement utiliser des filtres et zoomer sur certaines parties.
Je préférais mettre tous les atouts de mon coté plutôt que de manquer quelque chose d'important.

Avec toute ces données en main, je devais forcément trouver quelque chose. Mais quoi.... ?

[philipos]

J'envoyais un message sur le canal central du bunker syndical.
" Ca y est tout est prêt. Je n'attends plus que des volontaires pour étudier ces données ensemble. Plusieurs paires d'yeux valant mieux qu'une, il en sortira forcément quelque chose."

Il ne fallut que quelques minutes pour voir (NOMS) franchir le sas de l'infirmerie. Leurs visages étaient graves. Tout comme moi ils savaient l'importance que cela revêtait de soutirer des informations à ce qui avait été si difficile de ramener à bon port.

Deux écrans étaient allumés. L'un affichant des images du corps avec la cuirasse, l'autre les images des documents illisibles à l'oeil nu.
Il était temps de nous mettre au travail.

[philipos]

Fogia4 a écrit:
L'écran du canal syndical s'allume et je vois le visage de Phillipos apparaître, il a l'air soucieux. Il faut croire que ses recherches sur le cadavre inconnu qu'il a ramené des profondeurs du désert grâce à l'aide et au sacrifice des siens sont plus délicates que prévues.

Le message est effectivement clair il souhaite obtenir l'avis de volontaires afin d'essayer de tirer quelque chose de ce corps sans vie... Direction l'infirmerie.

Je reprends connaissance des précédentes notes de Philipos et m’approche de la table sur laquelle se déroule l'étude.

Je n'ai jamais été très doué pour le travail manuel mais mes longues journées passées à infiltrer l'esprit de mes congénères à mon poste habituel fait que je connais assez bien le matériel que l'on peut trouver sur la rouge et dont les terraformers se parent au quotidien, je suis également habitué à distinguer les blasons et ornements qu’ils arborent pour se distinguer.

C’est cependant en qualité d’adepte temporaire du syndicat et après une fervante prière matinale pour profiter de la sagesse des grands anciens que j'observe donc attentivement et me concentre à l’extrême sur le sujet pour essayer de percevoir ce qu'il a pu être, ce qu'il a pu porter, d'ou il vient.

Après une quelques longues minutes d’attention il me semble bien distinguer quelque chose ...


Guilford a écrit:
Toujours prêt à filer un coup de main à mon acolyte, je me suis rendu auprès de lui à l'infirmerie. Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu Phil aussi éreinté par son office et je souhaitais lui venir en aide du mieux que je le pouvais.

Je voyais le cadavre qu'il avait ramené lors de cette soirée, et... Bon sang... J'aurais pas aimé subir ce que ce pauvre homme... ou femme... a dû subir. Fogia s'approchait du cadavre et moi je consultait les notes qu'il venait juste d'abandonner...

Force est de constater que tout ce temps passé à renforcer mes capacités au combat ne m'a pas permis de développer l'acuité de mes camarades. Je lisais, relisais les observation je ne comprenais pas grand chose... tout ce que je pouvais ressentir en me tournant encore vers le cadavre est la douleur que celui-ci a pu vivre... Et question douleur, j'en connais désormais un rayon.

Je fus tiré de mes pensées par Fogia qui commençait à s'agiter.

Minerve a écrit:
Je me dirigeais moi aussi vers la salle d'infirmerie pour apporter mon grain de sel au sujet du cadavre que Phil avait pu de justesse emporter dans son betrayal avant que Trismegiste ne puisse le faire, en tant qu' ancienne infirmiere ma dextérité n'était plus à prouver même si j'avais perdu un peu la main mais je gardais un bon sens de l'observation..

Je me mis à penser à l'etrangeté de la situation ..Coatl, le mercenaire au visage multiple,employé de cette Firme fantôme puis de cette caste obscure de trafiquants d'organes que sont les nécros ..et maintenant ..réuni avec un membre du bouclier noir, une autre caste toute aussi mysterieuse qui flirte avec la Mort et aimant jouer aussi au Dieu créateur ..je repensais aux HBM et aux écussonoirs ..aux archives du Major Chimalli...La voix de Phil me fit revenir ..

Le cadavre calciné se trouvait en équilibre précaire sur la table du laboratoire,en position de foetus,des morceaux de chair manquant par endroits..comme si il avait su ce qui allait lui arriver et essayait de se proteger de cette façon...un reflex humain..

La mort froide avait litteralement scellé le scaphandre à sa peau ..il en avait adopté la courbure ..au moins on pouvait en déduire qu'il ne s'agissait pas d'un spécimen de mauvaise qualité de ceux qui n'auraient pas tenu le coup face à l'intensité de la vague ésoterique..

Je me mis à observer de près la cuirasse..le lanceur n'avait pas été de main morte ..la puissance ésoterique avait été d'une ampleur telle que par endroit la cuirasse semblait avoir perdu de son épaisseur..comme fondue et incrustée dans la peau..en découpant ces parties Phil avait opté pour entailler dans la chair du cadavre ..

En continuant l'examen des questions se bousculaient dans ma tête..qui aurait voulu la mort de cette personne? et pourquoi?
Pourquoi semblait t-elle aussi interessante aux yeux du black monk..il ne pouvait plus en faire un HBM me disais-je ..pas de chair ni d'organes à récuperer ..Alors que je reflléchissais, mes yeux se posèrent sur le document calciné..Hey !! venez voir ..ce n'est pas un sceau que l'on voit là? .....

[philipos]

REPONSE DES STUDIOS:
https://marsshadow.forums-actifs.com/t376-cadavre-inconnu


Je me penchais sur le document pour voir ca de plus près. Hélas, ce qui aurait pu passer pour un sceau n'était que des traces de brulure vaguement géometriques. Il fallait continuer à chercher.
Et chercher c'est ce que nous fîmes pendant des semaines. Petit à petit nous découvrions les différents dégâts que pouvait occasionner une Mort Froide et fûmes assez surpris de voir que l'électricité rentrait en compte. La petite taille du cadavre était donc due à ce qu'il avait subi et n'était donc pas naturelle et nous pouvions alors imaginer sa taille réelle. Force était de constater que de son vivant, le corps était de carrure assez imposante.

Mais sorti de là, nous n'avions toujours rien qui pouvait vraiment nous éclairer sur son origine. Nous continuâmes à chercher, encore et encore.... A force d'explorer chaque centimètre de ce cadavre, quelque chose attira notre attention même s'il s'en fallu de peu que nous passions à coté. Au niveau de la paroi intérieure du poignet droit, la fine peau semblait présenter par endroit une coloration différente. Muni d'un scalpel et par de petits gestes méticuleux et précis je finis par découper un mince carré de peau que je plaçais précautionneusement dans un boitier labo protecteur.

Restait à savoir si cette découverte allait se réveler payante ou si ce serait encore une déconvenue.
En plaçant le boitier sous la loupe binoculaire de l'infirmerie je pus clairement comprendre qu'il s'agissait d'un tatouage. Trois lettres se détachaient clairement et elles étaient suivies d'une série de chiffres quasi illisible. On pouvait distinguer le premier mais il était impossible d'être catégorique sur la suite...
Nous essayâmes chacun à notre tour de percer le mystère mais ne réussîmes qu'à nous faire mal aux yeux à force de les plisser en vain. Il valait mieux laisser reposer tout ca et reprendre nos études au calme, après la joie d'avoir enfin découvert quelque chose de constructif.

En tout cas, cette série de trois lettres faisaient immédiatement penser à quelque chose qui faisait froid dans le dos, surtout que je gardais en mémoire la vision de ces restes humains qui semblaient bouger sur la zone où nous étions. La même chose avait été observée à une époque au moment de l'apparition de certains "êtres".

Il fallait quand même que je trouve un moyen de rendre la série de chiffre plus lisible. Le tatouage devait avoir une certaine teneur en oxyde de fer, j'allais donc devoir réflechir à un réactif capable de brunir le métal, de quoi faire ressortir le tatouage. Mes connaissances de l'Athanor devraient s'avérer cruciales pour mener cela à bien.

[philipos]

EUREKA! m'écriais-je, mes origines grecques sans doute.
Et dire que c'est en rangeant mon inventaire que j'avais trouvé la solution. Et solution était le mot juste à divers niveaux.

Après la découverte du tatouage et à la recherche d'un moyen de rendre la série de chiffres lisible, je m'étais enfermé dans notre salle des archives pour compulser des fichiers divers. J'étais tombé sur quelque chose d'utile à propos d'une méthode de brunissement des métaux grâce à une solution chaude composée majoritairement de nitrite de sodium. D'autres recherches m'apprirent ce qu'était ce fameux nitrite de sodium et qu'on pouvait en obtenir lors de la synthèse d'acide nitrique. C'est donc le nitrite le plus utilisé dans l'industrie chimique et on le retrouve même comme conservateur alimentaire.

Avec tout ca j'étais bien avancé. Je n'avais aucune idée de si le nitrite de sodium se trouvait à l'état natif sur Mars et mes connaissances de l'Athanor ne me permettait pas encore de faire de l'eau forte, ce qui m'aurait probablement permis d'en synthètiser un peu lors de la fabrication. Il allait donc falloir que je me mette en quête de ce composé incontournable.

J'étais encore plongé dans mes réflexions à ce sujet quand j'entrepris de ranger mon inventaire. Je me demandais bien sur si ce morceau de météorite pouvait ou non contenir du nitrite de sodium, ou bien aussi cette météorite précieuse...
Puis je vis ce stock de psychobeer qui prenait la poussiere dans un coin et en commencant à les ranger ailleurs, je lu machinalement une étiquette. Parmi des ingredients surprenant pour une bibine, figurait à la fin des composants chimiques et le E250 me fit bloquer un instant. Sans chercher plus avant, je filais dans notre salle des archives, tenant toujours la bouteille, afin de rechercher l'article de la veille. Je cherchais fébrilement la ligne qui m'intérressait jusqu'à lire:
" Le nitrite de sodium se retrouve dans l'alimentation comme conservateur ou parfois pour clarifier la bière sous l'appellation E250."

Bon sang, si je parvenais à faire évaporer le liquide puis chauffer le résidu pour bruler les corps organique et enfin monter à température de fusion du nitrite de sodium je devrais parvenir à en récuperer quelques grammes, ce qui devrait être suffisant pour le peu dont j'avais besoin.
Je retournais à mon stock pour prélever cent bouteilles et allais prestement à mon Athanor où je vidais les bouteilles cinq par cinq dans un récipient que je mettais doucement à chauffer pour faire évaporer la trentaine de litres de liquide au total. Ca prendrait du temps, mais je n'étais plus pressé, je sentais que je tenais le bon bout.

[philipos]

Enfin! J'avais fait évaporer tout le liquide que les MarsBalleurs ingurgitaient entre deux matchs et je me retrouvais avec un résidu sec marron clair. Après l'avoir gratté pour le mettre dans un récipient plus approprié je l'avais d'abord passé à la flamme pour bruler ce qu'il pouvait y avoir d'organique puis plaçais le reliquat dans le four. Arrivé à la température de fusion du nitrite de sodium à 280° je n'avais plus qu'a retirer les corps étranger dont la température de fusion était plus élevée.

Voilà, j'avais enfin une pincée de fine poudre blanche, le nitrite de sodium qui allait me permettre de faire cette solution chaude.
Je la versais dans une éprouvette puis additionnais d'eau purifiée, le nitrite de sodium étant très soluble dans l'eau. Pendant que je faisais doucement chauffer la solution, je sortais le boitier labo contenant le petit carré de peau support du tatouage et me munissait d'un petit pinceau brosse.
Une fois la solution arrivée à température, je trempais le pinceau que je passais précautionneusement sur le tatouage. La solution chaude devait brunir les oxydes métaliques utilisés pour l'encre.

Dès que la fine pellicule semblait évaporée, je renouvelais l'opération, ne m'attendant pas à un résultat probant dès le 1er essai. Petit à petit, les trois lettres déjà lisibles étaient plus nettes et j'avais déjà confirmation du premier chiffre de la série. J'avais hâte de savoir ce que le reste me réservait....

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