La découverte

[syndrome]

Dans un bunker, la nuit tombant, un homme assis dans son fauteuil tapotait sur son agenda électronique. Puis il se lançait dans un récit qu'il livrait à cet appareil électronique.

" Mars, zone Ottohahn, entrée 20S. Voici quelques mois déjà que je suis arrivé sur Mars la Rouge. Le rêve d'en faire un monde rempli de lacs, de rivières, d'océans, de plantes et d'animaux est bien fragile. Peut être aucun de ceux qui sont là à travailler cette terre ne verront pas la fin de la terraformation de Mars, ou seulement un de ses étapes.
Enfin, voilà à peu près deux semaines j'ai fait une découverte étrange, ou plutôt mon rover a fait un découverte étrange: un bunker oublié. Évidemment il ne pouvait pas le ramener, dit l'homme en riant.
Mais bon, il a transmis à mon bunker les coordonnées de l'endroit. J'ai prévu d'aller y jeter un œil dès que la tempête qui soufflera d'ici peu sera passée. Il faudra que j'en parle à TT pour le tenir au courant. Fin de l'enregistrement."

L'homme déposa son appareil et regarda la console des contrôles de son bunker. Il regardait au travers de la baie donnant sur l'extérieur la nuit tomber sur Mars. L'air harassé il se dirigea vers la douche et sitôt la crasse de la journée nettoyée il se laissa choir sur son lit.

Tôt le lendemain l'homme s'en alla voir les contrôles météorologiques et soupira. Il se prépara à sortir sous cette tempête, il le devait car il devait accomplir l'un des devoirs liés à sa charge. Il revêtit son scaphandre sur lequel une carcasse de l'affliction était soudée, l'un des attributs des Adeptes de Mars.

Il ouvrit un canal de communication avec le bunker de commandement syndical et parla au boss, enfin il lui laissa un message.

" Bon, salut boss c'est l'adepte qui te cause. Là je vais devoir sortir pour nettoyer le temple. Je prévois de ne sortir que le temps minimum nécessaire pour cette tâche, et aussi que je rentrerai directement à l'infirmerie et je déposerai mon béhémoth au garage du syndic."

Et effectivement, l'adepte après avoir affronté la tempête afin de parvenir au temple de métal des MarsShadow, avait souffert de la violence des vents qui charriaient toute sorte de débris. Son véhicule avait souffert mais était encore fonctionnel, enfin il pouvait encore recevoir des dommages sur le chemin du retour mais il semblait avoir à peut près bien résister à l'aller.

Après avoir fait une prière aux Grands Anciens et prit son temps pour nettoyer le Dôme, l'adepte vérifia que le temple n'avait pas souffert jusque là de la tempête et que tous les accès étaient verrouillés. Fermant les poings et inspirant longuement, l'adepte repartit au dehors affronter à nouveau la tempête. Le vent violent faillit le faire vaciller à plusieurs reprises et son véhicule bien que semblant n'avoir pas trop souffert mis un moment à redémarrer.

Un peu comme pour exorciser le mauvais sort il se surprit à parler tout seul:
" Bon, je suis prêt à rentrer, je suis encore entier et mon béhé va me ramener sain et sauf."
Il pensait laisser son béhémoth au garage syndical pour que leur mécano, Aann y jette un œil et le retape. Il se demandait toujours comment elle avait pu se passionner pour la mécanique, enfin il n'y avait pas à y redire car elle était vraiment douée.

Sur le chemin du retour l'adepte se sentait plus confiant et pensait alors pouvoir s'en sortir indemne. Mais les vents se faisaient sentir encore plus violents et une faute d'inattention faillit lui couter cher. Son véhicule parut s'être ensabler à l'avant et à contrecœur il sortit pour voir ce qui s'était passé. Les vents ne lui facilitaient pas la tâche et la visibilité était mauvaise, tellement mauvaise qu'il faillit ne pas voir un gros débris porté par le vent.

Se jetant au sol brusquement il percuta l'avant de son véhicule, mais le débris lui passa au dessus de la tête, perforant le pare brise de la cabine. En se relevant il notait qu'il devait avoir quelques côtes cassées, et souffrait atrocement mais il devait se relever ou il pourrait recevoir autre chose de mortel. Alors qu'il se relevait il nota la chance qu'il eut d'être sorti, c'était une espèce de poutre métallique qui venait de s'encastrer à la place du pilote.

" Bon, voyons... voyons donc voir ce qui a coincé ma roue. Ah, un morceau de rover. Saleté de truc."
Après quelques efforts rendus difficiles avec ses côtes cassées et la tempête l'adepte parvint à dégager le morceau de rover qui s'était coincé.
Une fois remonté dans la cabine de pilotage il dut se contorsionner afin de pouvoir atteindre le volant et les pédales. Le véhicule redémarra après plusieurs essais, il marchait encore mais pour combien de temps.

Après un moment qui lui parut long il arriva au garage des MarsShadow, éreinté et haletant. Aann sortit de son "bureau" et siffla en voyant les dégâts du véhicule qui venait de rentrer. Elle commença par engueuler le conducteur, lui disant ce qu'elle pensait de sa façon de conduire:

" Non mais c'est quoi ce bordel? Tu es allé t'empaler où pour avoir esquinter ce béhé comme ça? Oh, tu m'écoutes oui?"

Elle s'approcha de la cabine de pilotage et s'arrêta de vilipender son conducteur après avoir constaté qu'il s'était évanoui et remarquait un filet de sang qui coulait sur ses tempes. Elle fila aussitôt prévenir l'infirmerie qu'un blessé les attendait au garage.
L'adepte se réveilla quelques heures plus tard, l'infirmière l'avait soigné mais ses côtes lui faisaient encore mal et il sentait des bandages sur son crâne.

" Ma tête? Je suis blessé à la tête? Oooh, mon crâne, j'ai... j'ai du mal à penser...
- Ah, on ne bouge pas. On reste au lit et on se repose.
- Syl? Je suis...?
- Oui, à l'infirmerie, et tu n'es pas le seul. Enfin toi tu as une excuse pour être sorti, les autres sont vraiment idiots. On leur dit de ne pas sortir pour ne pas risquer de se prendre n'importe quoi sur le crâne et d'abimer leur si joli véhicule.
- Mes côtes... elles sont...?
- Elles sont presque ressoudées, encore quelques heures et elles seront presque comme neuves. Les os sont encore un peu mous aux cassures, il ne manque qu'une petite recalcification pour qu'ils soient bien durs. Bon maintenant repos."

L'adepte se laissa aller au sommeil et se réveilla en meilleure forme un peu plus tard. Syloia vérifia que ses côtes étaient en bon état et lui donna le feu vert. L'adepte se dirigea vers le bureau du boss pour lui parler et il se demandait s'il avait le temps de manger quelque chose avant. Il s'en alla dans le coin de restauration du syndicat et il y retrouva le boss en train de manger lui aussi.

" Ah boss, je pensais venir vous parler juste après avoir mangé quelque chose.
- Ah, Syndrome. Alors, remis sur pied à ce que je vois. Les doux soins de Syl t'ont requinqué. Bon, me parler de quoi?"

Se servant de quelques trucs à grignoter et d'un bon café, l'adepte s'assied face à Thething.

" Ben voilà, hier avant le début de la tempête mon rover a trouvé un truc qui ressemble à un bunker. Il a noté les coordonnées et je pensais aller faire un tour voir ce que je pouvais y trouver.
- Ok, tu me tiens au courant. Et si tu as besoin d'un coup de main on est là. Si c'est un bunker il faudra voir s'il est intact et s'il y a des choses intéressantes dedans.
- Merci boss. Je ferai l'inventaire de tout ce que je trouverai, si je trouve quelque chose."

Une fois fini de manger et bu mon café l'adepte se dirigea vers le garage. Il trouva la mécano en train d'ajuster des boulons sur un betrayal qui avait pas mal souffert, sans doute à cause de la tempête aussi.

" Salut Aann, alors dans quel état est mon béhémoth?
- Ah salut saint. Ah oui, ton béhé. Bon je vais pas y aller par quatre chemin, il a reçu pas mal de dégâts et j'ai trimé un bon moment dessus. Enfin, heureusement que j'avais beaucoup de pièces détachées parce qu'il y avait pas mal de trucs à remplacer.
- Alors tout ce matériel et morceau de rover t'auront été utile, dit-il en riant.
- Mouais, en partie. Enfin je suis en train de bosser sur le bet de Vivi. Il a pas mal dégusté lui aussi.
- Vivi?
- Un ancien MarsShadow, un baroudeur de confiance. Enfin, ton béhé est là bas. Il manque juste à faire la peinture mais ça tu pourras le faire toi même ou alors le ramener plus tard, beaucoup plus tard. Bon allez j'ai du boulot."

L'adepte remarquait que bien qu'Aann semblait se plaindre elle avait un sourire au coin des lèvres. On voyait bien qu'elle aimait vraiment se mettre plein de cambouis sur les mains et travailler sur les machines. Il monta à bord de son béhémoth et démarra du premier coup. Le véhicule répondait au quart de tour et semblait aussi neuf que le premier jour où il l'avait reçu. De retour à son bunker, l'adepte décida d'enregistrer ses faits et gestes de la journée avant de repartir creuser et prier.

[syndrome]

Une fois rentré dans son bunker, l'adepte se mit en tête de faire une liste de tout ce qui pourrait lui être utile pour aller explorer ce que son rover avait trouvé.

" Bon, voyons voir: une corde, une lampe torche, deux bouteilles d'oxygène, une torche à souder, des étais, une radio, de l'eau, des rations de survie... quoi d'autre? Hmmm, un compteur Geiger peut être, une sonde acoustique... Je doute de trouver ça par contre, mais je pourrai en bricoler un, enfin avec de l'aide aussi."

Réunissant la plupart des éléments dans le garage il vérifia l'état de ce qu'il commençait alors à charger dans son betrayal.

" Bon, pour le compteur Geiger je vais demander au boss, et puis la sonde acoustique... Peut être qu'Aann pourrait m'aider, enfin je ne pense pas que j'en aurai besoin mais en avoir un même fait avec des bouts de rover ça pourrait servir."

Allant dans la salle de contrôle de son bunker il alluma son voxterm et entra en communication avec le bunker de commandement des MarsShadow.

" Boss? J'aurai besoin si possible d'un compteur Geiger. On ne sait jamais ce qu'on peut trouver et puis pendant que j'y pense, peut être un fusil d'assaut. J'ai entendu dire que les bunker abandonnés pouvaient être mal fréquentés.
- Un compteur Geiger et un fusil, hein? Bon le fusil d'accord. Pour le compteur Geiger faudra voir avec Aann si elle en a ou si elle peut en bricoler un vite fait.
- Ok boss. Ça tombe bien, j'avais un truc à lui demander. Un petit service en fait.
- Bon, quand tu passeras au syndic tu pourras aller récupérer un fusil à l'armurerie. Je laisserai un petit mot au leader. Pour Aann tu te débrouilleras bien tout seul, non?
- Oui, pas de soucis, merci boss.
- De rien saint."

Repartant en betrayal le lendemain vers le syndicat des MS, l'adepte prit le temps de passer par la zone où son rover avait trouvé le bunker. Il regarda un peu partout et retrouva le lieu où son rover l'avait détecté et découvrit assez vite un sas en déblayant un peu de sable.

" Bon, le sable semble avoir recouvert une partie de ce que le rover avait vu. Je devrais déblayer avec la pelle. Heureusement j'en ai toujours une dans le betrayal au cas où les roues s'ensablent. Bon, faut que je reparte chercher le fusil et demander à Aann pour le compteur."

Arrivé au bunker de commandement des MS, l'adepte récupéra assez rapidement le fusil. Le leader ne se posait pas trop de question mais demanda à ce qu'il essaie l'arme avant de partir dans la salle de tir. Puis, se dirigeant vers le garage du syndic, il passa voir Syloia à l'infirmerie pour la remercier des soins. La plastique de l'infirmière le laissait à chaque fois songeur mais il se disait qu'elle devait faire le même effet à beaucoup d'hommes.

Dans le garage il se mit à la recherche d'Aann qu'il trouva en plein travail sur un betrayal. Apparemment ce devait être celui sur lequel elle travaillait hier déjà et semblait en bien meilleur état. C'était vraiment une très bonne mécano il le reconnaissait volontiers. En le voyant arriver, Aann reposa ses outils et s'essuya les mains sur un chiffon posé sur le capot.

" Tiens, c'est notre adepte. Tu viens me rendre une petite visite ou bien tu t'ennuies un peu?
- Je venais juste te demander deux trois choses en fait.
- Ah, mince. On cherchait quelqu'un ce matin pour faire un poker, mais bon... Et c'est quoi ces deux trois choses?
- Juste savoir si tu avais dans ton garage quelque chose qui ressemblerait à un compteur Geiger. Et puis j'aurai peut être besoin de tes dons pour me bricoler une sonde acoustique.
- Un compteur Geiger? Ça doit pouvoir se trouver, par contre il sera pas très puissant. Et puis, une sonde acoustique?
- Oui, une sorte d'appareil qui peut "entendre" les vides derrière les murs, ou les planchers. Je sais à peu près comment c'est censé fonctionner et le principe mais pour en fabriquer un...
- Bon, je verrai ça plus tard, si tu peux me donner les spécifications de l'appareil je devrais pouvoir me débrouiller. Pour le compteur repasse demain.
- Merci bien Aann.
- Mais faudra attendre pour ça vu le boulot que je dois me taper en ce moment. Sinon... tu serait libre demain pour un poker?
- Heu, je ne sais pas jouer et puis demain je serai occupé ailleurs.
- Bon tant pis. Et puis, ne parle à TT du poker, d'accord? Bon allez j'ai du boulot là. Au revoir Syndrome.
- Si tu me le demande, ok. Salut Aann."

Repartant alors vers le bunker abandonné, l'adepte se mit à creuser près du sas qu'il avait découvert pour le dégager. Puis il commença à dégager le sable martien sur le dessus du bunker pour éviter que les vents n'ensevelissent le sas à nouveau.
Après quelques heures de travail éreintant, l'adepte regarda le voyant de ses réserves d'oxygène. Il lui restait encore un peu moins de 2 heures d'oxygène, suffisamment pour rentrer sans problème à son bunker.

Une fois son betrayal garé devant son bunker, l'adepte fit le plein du réservoir et vérifia la soute pour voir s'il avait tout le nécessaire prêt en cas de panne. Vérifiant que le matériel qu'il avait embarqué le matin était toujours bien amarré dans la soute et que le poids ne ferait pas tanguer le véhicule. Entrant dans son bunker de survie, débarrassé de son scaphandre, il se dirigea vers son bureau et comme à chaque fois il prit son agenda électronique auquel il confia ses moindres faits et gestes de la journée.

[syndrome]

Le lendemain, Syndrome se mit à compulser des schémas techniques rudimentaires pour les envoyer à Aann, et il regarda dans le fatras des objets ramenés par son rover s'il y avait quelque chose qui pourrait servir à la mécano. Après avoir rassemblé assez de détails techniques qui permettrait à Aann de bricoler une sonde acoustique. Il mit dans les notes qu'il envoya à Aann quelques brèves explications: " Il s'agit avant tout d'un appareil qui envoie une onde sonore et qui écoute l'écho que lui renvoie ce qui se trouve devant lui, un peu comme les chauve-souris qui écoutent l'écho de leurs cris"...

Quelques jours plus tard, après avoir dégagé le sas et ce qui semblait être le toit, l'adepte repartit vers le bunker syndical voir si sa commande était prête. Il se dirigea vers la bureau de la mécano et se mit à la chercher. L'adepte la trouva en train de travailler sur un engin de creuse et semblait être en train d'évaluer la beauté de la l'engin et de son travail sur la machine.

" Bonjour Aann, comment vas-tu aujourd'hui?
- Ah Saint, tu tombes bien. J'ai déniché de quoi te faire plaisir, un petit compteur Geiger sur une vieille épave. Il était un peu rouillé mais j'ai pu le rafistoler.
- Ah, c'est une bonne nouvelle ça.
- Le soucis c'est qu'il ne sera pas forcément aussi fiable qu'un compteur Geiger en bon état mais il marche. Il n'y a pas vraiment d'affichage numérique, juste une aiguille en fait, avec une zone en vert et une en rouge. Rudimentaire mais l'appareil a été fait pour durer longtemps.
- Merci, c'est déjà ça. Et pour mon petit service..?
- Ah oui, ta sonde. Il m'a fallu un moment pour comprendre mais au lieu de faire un appareil j'en ai fait deux. Ton allusion aux chauve-souris m'a donné l'idée de le faire en deux partie, une qui envoie le son, l'autre qui "écoute". Par contre pour l'analyse du son c'est un truc pas évident mais j'ai trouvé des sources de programmes qui interprètent les sons des chauves-souris.
- Alors, il fonctionne?
- On peut dire ça, enfin la partie analyseur est assez gros, c'est à cause de l'unité de traitement des données. Je lui ai adjoint une batterie pour fonctionner de façon autonome mais il est lourd comme ça. Sinon on peut le brancher sur une source externe, il est moins lourd comme ça.
- Une batterie, c'est une excellente idée, je n'y avait pas pensé. Merci beaucoup Aann.
- Ah, et puis l'écran est monochrome. Enfin, le programme est rudimentaire mais il devrait pouvoir te permettre d'en faire ce que tu veux. J'ai fait quelques test pour le paramétrer mais bon, je suis que mécano. Je l'ai rangé dans le coin là bas, dit-elle en le montrant du doigt.
- Je le testerai demain alors. Encore merci.
- De rien, ça m'a donné l'occasion de bricoler un truc nouveau. Enfin je préfère quand même les gros engins comme celui que j'ai réparé aujourd'hui. Bon, c'est pas tout ça mais je dois filer, j'ai une partie de poker dans pas longtemps. Demande aux gros bras de t'aider à la porter. Au revoir Saint.
- Eh bien merci, et au revoir."

Syndrome s'en alla chercher Thething pour lui demander un coup de main. Le boss était curieux de savoir à quoi ressemblait là machine et semblait intéressé. Il lui donna donc un coup de main pour transporter la machine jusqu'à son betrayal.

" Bon Saint, tu n'oublieras pas de donner des nouvelles sur ton bunker, ok?
- Oui boss. Je pensais aller l'explorer demain. Je l'ai suffisamment dégagé pour qu'il ne soit pas à nouveau recouvert. J'ai déposé quelques bâches de couleur rouille pour éviter qu'un autre ne le trouve.
- Bon, je dois repartir bosser dans mon bureau. Je te dis bonne chance.
- Merci boss, au revoir."

Repartant vers son bunker, l'adepte était fébrile. Il avait envie de tester l'appareil bricolé par Aann, espérant qu'il fonctionne assez bien pour peut être l'aider à explorer le bunker qu'il avait découvert. Ou tout simplement à le tester, ce bunker n'a sans doute pas grand chose d'intéressant mais l'envie de l'explorer lui avait donné l'idée de cette sonde qui pourrait se révéler utile ailleurs.

De retour chez lui, il eut beaucoup de mal à déplacer l'engin et décida de le laisser dans son garage. Il se mit alors à tester brièvement la machine contre la paroi. Un manche court en forme de pistolet au bout duquel était vissé une espèce de long micro avec une parabole, reliée par un câble épais à l'unité principale. Le bout du micro comportait une boule, sans doute le dispositif qui devait émettre les sons. L'écran était constitué d'un voxterm portatif rudimentaire relié par un ensemble de câbles à l'unité principale.

Syndrome prit l'écran dans une main et l'émetteur micro dans l'autre le pointant vers le mur qui donnait vers l'intérieur de son bunker et se rapprocha. Regardant sur son écran il distinguait des zones plus ou moins lumineuses, des lignes, et au bout d'un moment il reconnaissait quelques formes, des objets qu'il savait être là, derrière le mur.

" Hmmm, il va me falloir un moment pour bien distinguer les formes mais ça pourra être très utile. Bon, je vais le ranger dans le betrayal pour demain alors."

Après avoir rangé l'appareil dans la soute de son betrayal, l'adepte s'en alla prendre une douche et manger après cette journée. Il eut du mal à dormir tant il était excité par l'idée d'aller explorer le bunker le lendemain. Il finit par s'endormir, et son sommeil fut agité de cauchemars mêlant des possédés et des dangers inconnus rôdant dans ce bunker abandonné.

L'adepte se réveilla en sueur, pas vraiment reposé mais il n'avait pas envie de dormir. Il prit une douche, mangea rapidement et se prépara pour sa petite expédition. Il savait que cela lui apporterait un peu d'expérience dans le domaine de l'exploration. Il aimait planifier les choses, prévoir petit à petit ce qui était nécessaire et ajuster les besoins selon les nécessités.

Embarquant dans son betrayal il partit alors en direction du bunker, espérant que rien d'inattendu n'arriverait, rien qu'il n'ait pas prévu. Il se sentait poussé par l'excitation du moment et sentait une petite bouffée d'adrénaline. Il arriva au bout d'un moment sur le site et s'arrêta non loin du sas qu'il avait dégagé. Il s'en alla observer le sas et essaya de l'ouvrir mais celui-ci refusait de bouger.

Il retourna vers son betrayal et prit une barre à mine, un marteau et un coin avec lui pour ouvrir le sas. Syndrome se mit contre le sas et entreprit de l'ouvrir, posant la barre près du sas il prit le gros marteau d'une main et le coin de l'autre, le positionnant sur l'interstice marquant la ligne de séparation des deux blocs formant la porte du sas. L'adepte frappa à plusieurs reprises le coin, tentant de forcer l'ouverture du sas ou du moins de l'ouvrir assez pour pouvoir utiliser la barre à mine.

Au bout d'un moment d'efforts soutenus il parvint à enfoncer son coin et à forcer l'ouverture. Il reposa le gros marteau au sol et prit la barre à mine. Calant la barre à mine dans l'interstice du sas entrouvert il appuya le plus possible pour élargir l'ouverture. La sueur perlait sur le front de l'homme, de la buée se formait sur la visière de son scaphandre sous l'effort qu'il donnait. Le sas semblait résister mais il bougeait, et encore, il sentait l'ouverture s'élargir puis d'un seul coup il réussit à ouvrir encore plus mais pas assez pour passer.

[syndrome]

Syndrome se décida alors à prendre un pause, le temps de souffler. Remontant dans son betrayal il attrapa une ration de survie et se restaura, prenant son temps pour déguster ce repas qui renouvelait ses forces.

" Bon, c'est pas tout ça mais va falloir que je me dépêche d'ouvrir ce fichu sas."

Sortant de son betrayal, l'adepte se mit en tête d'élargir l'ouverture. Il prit ce qui lui servait de cric pour le betrayal et le cala dans l'ouverture puis il se mit à l'actionner afin d'ouvrir le sas en grand.
La technique semblait marcher, le sas grinçait mais il s'ouvrait. Un peu de poussière martienne semblait avoir grippé le sas qui avait du mal à s'ouvrir franchement, et le vent en amenait encore un peu plus qui s'engouffrait dans l'ouverture qui était maintenant assez large pour que l'homme puisse passer avec son scaphandre en se glissant de côté.

Ramassant la barre à mine et un sac qu'il avait laissé dans son betrayal, Syndrome entreprit d'entrer. Sortant une torche de son sac, il la braqua par l'ouverture puis lança le sac à l'intérieur, tenant dans son autre main la barre à mine. L'adepte se faufila tant bien que mal par l'ouverture étroite et se retrouva face au second sas censé assurer la pressurisation du bunker. Il observa rapidement les commandes et se surprit à pousser un cri de joie.

" C'est un bunker de commandement, pas un simple bunker personnel, mais un bunker de commandement. Bien enfoui comme il l'est qui l'aurait cru? Bon, pour passer le second sas il va me falloir de l'aide là, du genre quelqu'un qui pourrait alimenter en énergie les consoles de commandes et les tripatouiller pour ouvrir la porte. En attendant je vais tester l'appareil que m'a bricolé Aann."

Ressortant pour amener le betrayal au plus près du sas, l'homme prit avec lui les parties mobiles dans les mains pour observer ce qui se trouvait, ou du moins essayer, derrière ce sas. Il commença d'abord par sonder les murs de côté où se trouvent les commandes et il parvint à distinguer des câblages, des trappes d'accès de maintenance, et il découvrit aussi deux gatlings cachées derrière des trappes et ce qui semblait être une voxcam.

Après quelques longues minutes, Syndrome dirigea le micro et la parabole vers le second sas tout en regardant sur l'écran. Le blindage du sas ne lui permit pas de voir grand chose mais au moins il était sûr que derrière il n'y avait pas de débris.

" Les gatlings sont sans aucun doute désactivées mais si derrière ce sas le bunker est intact il vaut mieux éviter d'endommager le sas. Il faudra alimenter les consoles de commande pour l'ouverture du sas, remettre d'aplomb l'autre, le désencrasser un peu, éviter que les gatlings ne se réactivent inopinément. Bref il va me falloir de l'aide."

Syndrome commença par évacuer le plus possible de poussière martienne puis il obtura l'ouverture qu'il avait laissé béante avec une bâche qu'il fixa avec un peu d'adhésif utilisé pour les réparations de fortune sur les scaphandre percés. Rembarquant alors ses outils dans son betrayal il repartit vers son bunker, non sans regrets. Ce n'était pas encore pour aujourd'hui qu'il pourrait explorer ce bunker, mais il savait qu'il ne pourrait pas le faire seul.

De retour chez lui l'adepte fit une liste de personnes qui pourraient l'aider. Il mit bien évidemment Aann dans sa liste, et le boss. Il était sûr qu'il aimerait ça, pouvoir explorer un bunker de commandement abandonné. Il se dit aussi qu'il ferait bien de demander à un commando de venir et se décida à mettre Viviboss dans sa liste. Quatre personnes, c'était plus que suffisant pour explorer un bunker. Ils pourraient se scinder en deux groupes de deux si besoin. Ne jamais rester seul, c'était l'une des règles élémentaires pour tout travail dans l'espace. Sur Mars aussi, dans cette atmosphère et cet environnement hostile il faudrait être au moins aussi prudent que dans l'espace.

Le lendemain Syndrome alla voir TheThing et lui parla alors de ce qu'il avait découvert et de son idée en mettant en avant les noms d'Aann et de Viviboss.

" Ah oui je vois, mais tu es sûr que c'est bien un bunker de commandement?
- Aussi sûr que je te vois. Les systèmes de commandes sont celles d'un complexe syndical, et non pas ceux d'un bunker de survie classique.
- Il faudra du matériel lourd pour pouvoir ouvrir le sas donc?
*- Si le bunker est toujours pressurisé et que l'intégrité structurelle des murs a été préservée on peut en faire un dépôt, ou autre chose. Peut être un centre de commandement de secours? Et qui sait ce que nous pourrions trouver la dedans?
-Je suppose que ça peut valoir le coup. Il va falloir organiser une petite expédition, mais à quatre c'est un peu léger je trouve.
-Plus que quatre nous pourrions attirer un peu trop l'attention.
- Tu dois avoir raison. Bien, je vais voir avec les autres et les mettre au courant. On verra plus tard comment nous ferons, en attendant il faut surveiller le coin, discrètement bien sûr.
- Evidemment boss."

Repartant alors vers son bunker, l'adepte se mit à rêvasser. Des pensées vagabondaient, errant de ci et de là dans son esprit. Une secousse de son betrayal le tira de sa rêvasserie et il se mit à conduire plus prudemment. Arrivé à son bunker, l'homme reprit le cours de ses pensées.
Quelles surprises leur réservait donc ce bunker abandonné? Trouveraient-ils quelques équipement à récupérer? Est-ce que ce bunker répondra à certaines questions que certains se posent depuis quelques temps ou en soulèvera-t'il d'autres?

C'est avec toute sortes d'espoir, de craintes, d'appréhensions et questions que Syndrome s'endormit cette nuit là, seul dans son bunker. Seul oui mais pas tout à fait. Il savait qu'il pouvait compter sur les membres de son syndicat et il ne se sentait plus seul dans la froide nuit martienne.

[syndrome]

Lorsqu'il avait demandé de l'aide pour explorer le bunker que son rover avait découvert, Syndrome ne s'attendait pas à tant de préparations pour une simple équipée. Il était soulagé qu'ils ne fussent que quatre, se demandant combien de temps et de discussions cela aurait pris s'ils avaient été plus nombreux. Aann discutait du matériel qu'il lui faudrait pour analyser et pirater les systèmes de commandes, TheThing lui répondit qu'il irait faire quelques "emplettes" et qu'il regarderait s'il trouvait le matériel adéquat.

Viviboss> Bon, et si on parlait du lieu en lui même? Est-ce qu'on peut facilement le surveiller et se protéger si on est attaqué?
Aann> Je pourrai bricoler une voxcam pour filmer l'accès. Il faudra bien la planquer et aller récupérer ce qu'elle a filmé, disons une fois par jour. Et la remplacer si les vents la bousculent de trop. Je crois qu'il faudra que je prévoie un mode d'activation par le mouvement et une vision de nuit.
TT> Il faudrait faire vite pour éviter que d'autres ne nous piquent notre découverte, enfin celle de Syndrome. Une fois qu'Aann aura piraté le second sas d'accès nous devrions pouvoir programmer les systèmes d'ouverture pour qu'ils ne s'ouvrent qu'avec des codes bien à nous.
Aann> Oui mais j'ai besoin du matos dont j'ai parlé tout à l'heure.
TT> T'inquiètes pas, je vais chercher, et si je ne trouve pas j'improviserai.
Vivi> Comme d'habitude boss, hein?
TT> Ouais, comme d'habitude. Je te laisse le soin de préparer le terrain et d'assurer notre sécurité. Je sais que t'es doué dans ce domaine là.
Vivi> Ok boss, ça marche. J'irai me fournir à l'armurerie syndicale.
TT> Syndrome, je compte sur toi pour installer et t'occuper de la voxcam qu'Aann va nous préparer.
Syndrome> Ok boss, je m'en occuperai. Je continuerai à désensabler la partie accessible en attendant.
TT> Bon, pour le matériel c'est ok. Aux procédures d'exploration maintenant.
Vivi> Je propose qu'aucun de nous ne se risque à explorer seul. Soyons toujours accompagné par une autre personne. Nous pouvons former si besoin deux équipes de deux. Pour explorer un couloir avec plusieurs salles une équipe devrait rester à surveiller l'accès au couloir pendant que l'autre explore les salles les unes après les autres...

Les discussions, les suggestions, la mise en forme des procédures pour l'exploration du bunker allaient bon train pendant un assez long moment. Quand plus personne n'eut d'idées intéressantes et que nous avions estimé avoir anticipé les différents soucis que nous pourrions rencontrer la réunion prit alors fin. L'adepte repartit à son bunker, préparant pour les jours suivant son betrayal pour continuer son travail de désensablement. Le lendemain, Aann avait bricolé une petite voxcam qu'elle confia à Syndrome.

Aann> Bon je vais te montrer vite fait comment le mettre en marche. Ici c'est le système de vision nocturne, j'ai adapté le système d'une paire de lunettes à vision nocturne. Là c'est le système de détecteur de mouvements, et pour le mettre en route - elle tapote sur l'écran tactile- il faut sélectionner cette option là dans le menu. Ça va jusque là?
Syndrome> Ça ira je pense, ce n'est pas compliqué. Je vois que tu as prévu un système de fixation?
Aann> Je me suis dit que si on pouvait la fixer sur un élément fixe ça pourrait permettre d'augmenter sa stabilité.
Syndrome> Merci Aann, bon je vais aller l'installer alors.
Aann> Ouais, et n'oublie pas de t'en occuper chaque jour, il faudra recharger ses batteries aussi.
Syndrome> Pas de soucis.

L'adepte partit alors directement vers le bunker abandonné. Arrivé devant le bunker il chercha un endroit stratégique ou déposer la caméra.

" Si je la laisse ici la voxcam devrait pouvoir voir tous ceux qui entreront, mais si quelqu'un vient de derrière la caméra et la découvre? Il faudrait la mettre dans un endroit où personne ne la trouverait."

Une idée fusa dans la tête de l'adepte qui s'engouffra par le sas externe après avoir vérifié que la bâche maintenue par des bandes d'adhésif spécial n'avait pas été décollée. Syndrome alla jusqu'aux voxcam devant le second sas.

" Ici, oui ici ce sera parfait. Qui découvrirait notre voxcam parmi d'autres voxcam?"

Syndrome se débrouilla avec la caisse à outils de son betrayal pour installer la caméra. Puis, après avoir sélectionné un mode discret pour la mise en route de la caméra et enclenché le détecteur de mouvements l'adepte se retira. Il remit la bâche en place et la fixa avec de nouvelles bandes de l'adhésif spécial.

" Voilà qui est fait. Il ne reste plus qu'à retirer le sable et la poussière et débloquer le sas externe. Il faudra que je revienne il se fait déjà tard."

Quatre jours après, Syndrome avait pu évacuer la poussière et le sable qui avait pénétrer et de débloquer le sas externe qu'il ouvrit presque complètement. Le boss des Ombres avait quant à lui déniché de quoi ravir sa mécano. Une petite réunion fut improvisée à la hâte afin de terminer les préparatifs.

TT> Bon, Aann, combien de temps il te faudra pour être prête?
Aann> Un ou deux jours je pense.
TT> Et toi Vivi?
Vivi> Je suis prêt depuis longtemps.
TT> Syndrome, et la voxcam?
Syndrome> Elle marche parfaitement bien, elle n'a rien enregistré à part mes arrivées et départ de ces derniers jours.
TT> Bon, alors disons rendez-vous dans trois jours, ici - dit le boss en tapotant une carte de notre zone de vivance- et venez avec votre betrayal rempli de tout votre équipement, enfin tout ce qui vous semblera nécessaire. Nous irons ensemble en convoi vers le bunker de commandement.
Aann> Ok boss.
Vivi> Comme tu veux le caillou.
Syndrome> Ok, en attendant je continuerai à aller voir si la voxcam a enregistré quoi que ce soit.

Une fois tout le monde dispersé, Syndrome repartit à son bunker. Enfin ils iraient explorer ce bunker, mais est-ce qu'Aann pourrait arriver à s'infiltrer et pirater les commandes d'accès du sas interne en moins d'une journée? Tout à la fois excité et angoissé par le jour posé pour l'exploration, l'adepte reprit le cours normal de ses journées de creuse, interrompues seulement par un rapide aller retour afin de vérifier l'état de la caméra.

[syndrome]

Le matin, trois jours après cette réunion de mise au point finale, les quatre compères se retrouvèrent alors dans la zone désignée par Thething, une zone vide où personne ne pourrait venir les épier sans se faire remarquer. TheThing était le premier arrivé sur place, le betrayal de Viviboss était déjà là quand Syndrome arriva et sortit de son betrayal.

Syndrome> Salut boss, c'est bien le betrayal de Vivi si je ne me trompe pas?
TT> Salut Saint, non tu ne te trompes pas, il est allé faire un petit tour d'inspection des environs. *TT regarda par dessus mes épaules au loin.* Vivi a un bet en visuel qui se rapproche rapidement. Ce doit être Aann, bon on va pouvoir y aller.
Syndrome> Je remonte dans mon betrayal alors et avec la voxcam à bord on devrai savoir si c'est bien elle.
TT> Ok, vas-y mais discrètement. Ne rameutons pas tout Mars par ici. Je vais monter dans mon bet aussi. Elle devrait parler en utilisant le code que nous avons mis au point pour n'être compris que de nous.

L'adepte remonta à bord de son betrayal et ouvrit une fréquence:

Syndrome> Aann, tu es sur la route? A vous.
Aann> Oui, je me rapproche de la zone alpha. A vous.
Syndrome> Bien reçu, nous partons vers la zone bêta dès ton arrivée. Terminé.
Aann> Bien reçu, je vous vois les gars. J'arrive. Terminé.

Viviboss fit son apparition à peu près une à deux minutes après, des jumelles optiques à réglages laser en main faisant signe que tout était ok. Il monta à bord de son betrayal et mit le contact alors que le betrayal qu'il avait signalé arrivait.

TT> En route vers Bêta. Suivez le fromage de tête.

Aucune raison de répondre sur un canal quelconque, seul les moteurs de nos betrayal répondirent et nous suivîmes le boss. Aann s'engagea derrière TT et moi derrière elle, Viviboss fermait la marche et gardait l'œil sur son rétro arrière. Aucun incident ou phénomène insolite ne fut à noter pendant la durée de notre voyage en convoi. En arrivant, TT se posta près de l'entrée bâchée et l'inspecta le temps que nous déchargions notre matériel Aann et moi. Vivi n'avait pas grand chose, cela tenait dans un petit container, de quoi se défendre ou encore de quoi se frayer un chemin au cas où.

TT> Bon, Syndrome vérifie la voxcam que tu as laissé. Je pense qu'on pourra la laisser quelques jours encore. Le temps qu'Aann bricole celles qui sont là dedans et qu'on ait un lien direct entre ici et notre bunker syndical.
Syndrome> Ok boss.
TT> Vivi, fais...
Vivi> Je sais boss, je vais faire un tour et vérifier que personne ne nous a suivi et surveiller si quelqu'un passait "par hasard".
TT> Bon, Aann je vais t'aider à porter les matériel lourd à l'intérieur. Prend ton temps pour ouvrir la porte, on a de quoi tenir un moment avec nos recharges d'oxygène.
Aann> Ok boss. Bon va falloir installer le générateur de l'autre côté de la console pour ne pas me gêner. Je me posterai devant la console et je vérifierai son état...

Pendant que TT aidait Aann à installer son matériel, Syndrome visionnait rapidement les enregistrements de la voxcam. Rien ou presque n'avait été enregistré. La bâche avait été secouée par quelques vents mais rien d'autre. Personne n'avait donc soulevé la bâche et découvert ce bunker. L'adepte prépara ensuite le matériel qu'Aann lui avait bricolé pour sonder les murs, laissant le matériel devant le premier sas pour ne pas gêner les mouvement à l'intérieur. Vivi faisait un rapport toutes les 5 minutes, même s'il ne voyait rien il devait le signaler selon ce qu'il avait proposé dans ses consignes de sécurité.

La tâche fut rude pour Aann, elle dû remettre en état une partie de la console avec l'aide de TT malgré ses doigts épais. Au bout de trois heures elle avait réussi à accéder à un semblant de menu sur la console et tentait de pénétrer le système. Ses essais furent fructueux au bout de deux interminables heures au cours desquelles elle avait du passer parefeu après parefeu, désactiver des protocoles de sécurité, remettre certains systèmes en marche et en réinitialiser d'autres qui fonctionnaient sans discontinuer depuis longtemps apparemment.

TT> Ca veut dire qu'il y a encore des générateurs en état de marche. Est-e qu'à ton avis d'autres ont pu passer par ici dernièrement Aann?
Aann> Non boss, les dernières entrées au niveau de la console datent de plusieurs années déjà. A moins qu'il n'y ait une autre issue j'en doute fort. Mais surtout, certains systèmes de survie n'étaient pas branchés, comme celui du captage du CO2 et celui de la dialyse de l'eau pour produire de l'oxygène et de l'hydrogène. Intéressant non? On n'a pas ça chez nous comme systèmes.
TT> Tu veux dire quoi par là?
Aann> Ils devaient être autonomes en ce qui concerne la production en oxygène et en carburant pour leurs engins. Tout ça avec de l'eau qu'ils devaient recueillir comme nous le faisons.
Syndrome> Ça peut vouloir dire que c'est une base abandonnée de la Firme? Ou du cartel Mostra?
TT> Ou peut être aucun des deux. Si ça avait été une base du cartel Mostra ou de la Firme il devrait y avoir au moins leur emblème devant le second sas, mais rien. C'est un mystère à résoudre, quelque chose à percer. Un peu comme un coffre fort.
Aann> Reste à savoir s'il y a les bijoux de la Couronne derrière ou juste de la poussière de Mars.
TT> Bon, alors Aann tu l'ouvres ce sas?
Aann> Encore un moment, je dois désactiver quelques sécurités et contourner des programmes de demandes de code de déverrouillage. J'en ai pour une demi-heure à peut près.
TT> Ok, bon je vais aller voir avec Vivi pour planquer nos bet avant d'entrer alors. J'ai amené quelques grandes bâches et des pelles, ça devrait faire un camouflage suffisant le temps que nous explorions l'intérieur, enfin dès que le sas sera ouvert. Au fait Syndrome tu prendras une pelle aussi...

Le temps de déplacer nos betrayal puis de les recouvrir d'une bâche et de mettre quelques pelletées de sable et de poussière martienne, Aann avait fini et nous attendait avant d'ouvrir le sas, un petit sourire en coin.

TT> Alors, pas encore ouvert?
Aann> C'est pressurisé derrière, donc...
Vivi> Donc il y a de l'oxygène?
Aann> D'après les capteurs l'air est encore toxique, le CO2 est trop important et le taux d'oxygène encore faible mais d'ici ce soir ou demain ça sera dans les normes.
Syndrome> On fait entrer le matériel restant petit à petit je suppose, il n'y aura pas assez de place en une fois.
TT> C'est vrai, mais Vivi et moi on entre d'abord, on vérifie rapidement ce qu'il y a derrière et on décide si on poursuit ou pas aujourd'hui.
Syndrome> C'est toi le boss.

Enfin nous allions pénétrer dans ce bunker. Enfin, nous allions découvrir ce qu'il cachait. Nos question recevraient-elles des réponses ou allions nous nous poser encore plus de questions? Après avoir refermé le sas extérieur Aann enclencha l'ouverture du second sas. Vivi ouvrit alors la marche, l'œil vigilant, prêt à réagir au quart de tour, l'adrénaline montait en moi et je sentais que c'était aussi le cas pour les autres. Après un long moment angoissant, TheThing revint nous voir nous faisant signe que tout était ok. Il nous aida à déplacer le matériel à l'intérieur. Après un moment ou nous reprîmes notre souffle, nous commencions à regarder ce qui se trouvait devant nous, autour de nous: un large couloir sur notre droite, un autre sur notre gauche et un autre droit devant nous. Il était facile d'apercevoir à intervalles réguliers le long de ces couloirs des sas d'étanchéités, et selon Vivi sans aucun doute blindés vu leur épaisseur.

TT> Bon, on va commencer par explorer le couloir de droite. Une exploration sommaire mais pour vérifier qu'il n'y a aucun danger et pour découvrir ce qu'est ce lieu.
Vivi> Je passe devant boss.
TT> Je te suis Vivi. Aann, Syndrome, installez votre matériel ici et surveillez le coin, s'il y a quelque chose d'intéressant à voir vous le verrez après notre inspection.
Syndrome> Ok boss. On attendra tranquillement ici.
Aann> Je vais déjà essayer de voir si je peux mettre un verrou sur la console du sas pour que nous seuls puissions passer. Je ne dis pas que personne ne pourra entrer mais il leur faudra plusieurs heures pour passer, surtout avec ce que e vais mettre comme parefeu et systèmes de sécurité. J'ai déjà des programmes tout faits pour ça, je les ai préparés ces derniers jours à mes heures perdues. Reste juste à les installer et à les initialiser.
TT> Si tu le dis. Allez Vivi on y va.

L'exploration du couloir leur prit un moment, TT et Vivi découvrirent ce qui se trouvaient être des dortoirs, quelques locaux avec des postes de travail, des bureaux sommaires mais apparemment fonctionnels et quelques placards. Le couloir central débouchait sur les générateurs du complexe, une armurerie et ce qui semblait être une infirmerie avec un bloc chirurgical qui n'avait rien à envier à notre infirmerie syndicale, ainsi que les locaux de contrôle de la production d'oxygène et de l'assainissement de l'air. Le couloir de gauche nous fit découvrir quelque chose d'incroyable: des engins de transport de groupes, trop abimés hélas pour être encore fonctionnels, munis d'armement lourd, un poste de commande... On aurait dit que la plupart des équipement étaient le pendant du poste de commandement d'un bunker syndical mais en plus complexe, des systèmes non encore identifiés, bref de quoi faire saliver Aann et le boss. Vivi lui aurait aimé pouvoir faire marcher l'un de ces véhicules de transport, ou un autre qui d'après lui avait une fonction d'engin bélier, pour "enfoncer les portes fermées" selon lui.

Nous dûmes arrêter là nos explorations, tout ce que nous avons pu découvrir de plus c'était un terraformeur dans son scaphandre, littéralement momifié, son scaphandre lacéré par endroit. Sans doute celui qui avait verrouillé les accès de l'intérieur. Des traces de précipitations étaient visibles un peu partout: les dortoirs étaient en désordre, laissés tels quels après le départ de ceux qui vivaient là. Les véhicules n'occupaient que le quart de la place disponible, et l'accès remontant vers la surface semblait fait pour des engins encore plus gros. Ceux qui restaient avaient été endommagés volontairement, sans doute pour ne pas être utilisés par d'autres. Ce mystère devenait encore plus profond: qui étaient ceux qui avaient bâti ce bunker? A quoi ces locaux leur servait donc? Qui les a donc fait fuir?

[Contenu sponsorisé]