Tristesse et prise de conscience

[wizard]

Ce texte explique ce qu'il s'est passé entre mes larmes de ce matin et mon envie de nettoyage guilleret.


C’est lorsque nous perdons quelque chose, que nous nous apercevons de ce que nous avions.


Cette vérité, je l’ai découverte hier soir, à la dure.
Minerve est pour moi bien plus qu’une amie, elle vit dans mon cœur. Hélas pour
moi, ma malédiction continue, je ne vis pas dans le sien.


Du moment qu’elle est heureuse me direz-vous, c’est tout ce
qui doit compter, c’est vrai, mais cela me déchire les entrailles.


Hier soir elle est partie, tout le monde me dit qu’elle
avait juste besoin d’air, qu’elle reviendra, mais rien n’y fait, cette boule
dans ma gorge ne cesse d’enfler.


Ce matin, constatant qu’elle n’était toujours pas rentrée au
bercail, me fait prendre conscience que la vie sans elle, sans son amitié, me
serait insupportable.


Je me flagelle de reproches, pourquoi ne suis-je pas
meilleure ? Pourquoi est ce que je tombe toujours amoureuse de celle
qu’il ne faut pas ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?


Toujours des questions, jamais de réponses. Je suis leader,
mais leader de quoi, sous mes ordres ne se trouvent quasiment que des terras en
partance. Et je suis sous les ordres de celle qui me met dans cet état et qui
semble de plus en plus lacher prise.


Je m’enferme dans mon bureau, et pleure toutes les larmes
de mon corps, je me dis que si je pleure suffisamment, alors un jour je n’aurai
plus de larmes à verser et que plus rien ne me touchera. Mon seul souhait
aujourd’hui, c’est devenir un roc, inébranlable, c’est de devenir comme le mont
Olympe.


J’ai toujours caché mes véritables origines, d’où vient mon
sang. Toute cette histoire de sorcellerie et d’enfer n’est qu’une étape dans ma
vie, elle faisait juste partie de ma destinée.


Ma malédiction, celle qui me force à aimer mais qui
m’interdit l’amour en retour, celle-là même qui me vient de mon plus vieil ancêtre,
un inconnu pour beaucoup une bénédiction pour encore plus d’autre. Il se
nommait Balder, il est mon premier aïeul, et un dieu nordique. Il n’y a
quasiment plus de sang divin en moi, mais j’ai encore la malédiction.


Lui a aimé et fut aimé en retour, mais Loki tua son épouse
et en scellant le destin de l’épouse de Balder, il lança, peut-être sans le
savoir, cette malédiction. Celle-ci perdurera tant que je vivrais et d’après ce
que j’en sais, je ne peux pas mourir autrement que de la main d’un dieu.


Hélas, les dieux n’existent plus. Peut-être faut-il que je
me suicide. Auparavant j’aimais trop la vie pour y penser, mais sans elle, la
vie n’a plus de sens. Après tout, je suis tout ce qu’il reste des divinités terriennes.


Chassant ces idées noires, non, il est hors de question que
je mette fin à mes jours. Ce serait faire trop d’honneur à Loki. Mes ancêtres
ont survécu coûte que coûte, jamais ils n’ont trouvé l’amour, mais leur
lignée s’est toujours développée, jusqu’à moi. Moi qui suis l’enfant direct
d’un poivrot, descendant lui-même de Balder, et d’une catin. J’aurais bien aimé
voir sa tête lorsqu’elle a essayé de me faire passer et que rien n’y faisait.


A cette époque, les catins qui tombait enceinte essayait
par tous les moyens d’avorter. Mais mon sang me protégeait. C’est d’ailleurs ma
propre mère qui me dénonça pour sorcellerie quand lors d’une dispute, elle me
planta un couteau de cuisine en plein cœur et qu’elle vit la blessure se
refermer d’elle-même.


Peu m’importait, je fut brûlée, sauvée par Lucifer, du moins
le croyait-il, mais je me laissais berner par ses déclarations d’amour. Je me
mis à l’aimer. Plus de 400 ans plus tard, je me rendis compte qu’il m’avait berné,
qu’il ne m’avait jamais aimée. Heureusement, jamais nous n’avions essayé de
procréer et si cela avait été le cas, je serais partie à la recherche de mes
enfants et je les aurais tués tous les uns après les autres.


Puis vint le temps des Ombres. Vint le temps de ma nouvelle
chute. Je faisais de nouveau honneur à mon ancêtre. Mais je n’avais toujours
pas connu l’amour. J’aurais du me douter que personne ne puisses tomber sous
mon charme. Et pourtant, je ne pouvais m’empêcher d’essayer de faire naître
chez autrui des sentiments autres que l’amitié.


Il y avait bien eu Tomtom, mais il avait deux défauts, l’un
inchangeable, et l’autre qu’il s’est employé à changer avec succès. Le premier
était bien sûr qu’il était un homme, le second, qu'il était un charmeur compulsif.
Le premier restera toujours vrai, mais depuis qu’il a trouvé Sophiie, il est
une personne plus que respectable.


Je ruminais tout cela quand je décidais de faire une chose
que je n’avais pas faite depuis extrêmement longtemps, allongée sur le sol, je
fermais les yeux, les bras en croix et je vidai mon esprit.


Chaque souci, chaque problème était pour moi un nuage dans
un ciel bleu azur. Mon souffle était le vent qui dégageait le ciel. Il me
fallu un certain temps pour chasser de mon esprit tous ces nuages de tempêtes.


J’explorais mon esprit, plusieurs strates, sur plusieurs
niveaux, chaque strate était une période de ma vie, chaque niveau était une
génération de ma vie, chaque dimension représentait les vies de mes ancêtres.
Jusqu’à atteindre le fond de mon esprit, là où reposais Balder. Par le passé,
il m’avait toujours été de bon conseil.


Il m’attendait, je lui expliquais mon problème et il me
repondi. Mais je fut surprise par ses réponses. Ces mots furent : « je
ne puis t’aider, mon Enfant, tu as tout ce qu’il te faut pour t’en sortir,
dorénavant, puisque tu as connu le véritable amour, tu ne pourras plus me
demander conseil, j’en suis désolé, mais ce genre de souffrance doit se régler
sans l’appui des ancêtres. »


Je sortis d’un coup de ma transe méditative. Il ne m’a pas
donné de conseil, officiellement, mais officieusement il m’avait donné le meilleur
conseil que l’on puisse donner à quelqu’un dans mon cas, à savoir, « sort
toi les doigts du c** et avance.

Chose que je décidais faire illico presto. Je me dirigeais vers l’alcôve.